Des outils pour s’évaluer et ne pas minimiser les signes
Quels sont les signes à repérer ?
Le burn-out dépasse le simple état de fatigue : il affecte profondément la sphère émotionnelle, cognitive et comportementale.
Les premiers signes du burn-out incluent :
- une fatigue permanente,
- des troubles du sommeil (insomnies),
- des maux de tête (migraines),
- des douleurs physiques (dos, articulations),
- une souffrance psychique qui impacte le corps.
Du point de vue psychique et comportemental, on observe également :
- anxiété,
- tristesse, baisse de moral,
- pleurs inexpliqués,
- irritabilité,
- hypersensibilité,
- apathie ou indifférence,
- difficultés de concentration,
- troubles de la mémoire.
Y a t’il un test ?
Il en existe beaucoup. Le plus utilisé est le Maslach Burnout Inventory (MBI) mais il est spécifique aux professions de soin.
Pour un première évalation je conseille d’utiliser le Burnout Assessment Tool (BAT), développé en 2019 par une équipe de chercheurs européens menée par le professeur Wilmar Schaufeli (Université d’Utrecht, Pays-Bas), en collaboration avec d'autres experts en psychologie du travail et de la santé, notamment en Belgique et aux Pays-Bas.
L’objectif du BAT est de proposer une mesure plus complète et actualisée du burn-out, en réponse aux limites des outils précédents comme le Maslach Burnout Inventory (MBI).
Je réfère à leur site https://burnoutassessmenttool.be/start_eng/ et vous pouvez également me contacter pour recevoir une version personnelle de votre test.
Ce test ne remplace en aucun cas un diagnostic professionnel réalisé par un médecin
Le burnout : un processus menant à l’épuisement, pas un coup de tonnerre
Comprendre les étapes pour mieux agir à temps
Le burn-out ne survient pas brutalement dans nos vies : selon les études de Freudenberger, il s’installe progressivement, en 12 étapes qui forment un cycle.
Ce cycle met en lumière le caractère insidieux du burn-out, qui évolue lentement et peut devenir critique sans intervention. Il montre aussi l’importance de repérer les signaux précoces pour agir à temps.
Voici les grandes lignes des signaux et des étapes menant à l’épuisement :
- Besoin de faire ses preuves : implication intense, attentes élevées envers soi-même.
- Engagement renforcé : prise en charge de plus de tâches, sentiment d’être indispensable.
- Négligence des besoins personnels : isolement progressif, troubles du sommeil.
- Refoulement des conflits : fatigue persistante, erreurs, évitement des problèmes.
- Révision des valeurs : la performance devient centrale, même dans la vie privée.
- Déni des problèmes : les signaux d’alerte physiques sont ignorés.
- Retrait : chute des performances, frustration, symptômes psychosomatiques.
- Changements comportementaux : isolement, rigidité, baisse d’initiative.
- Perte de la conscience de soi : dépersonnalisation, effondrement du lien social.
- Vide intérieur : crises d’angoisse, isolement extrême, perte de sens.
- Dépression : désespoir, retrait complet, pensées suicidaires.
- Burn-out total : effondrement physique, mental et émotionnel. Troubles graves, danger vital.
Chacun traverse ces stades à son rythme :
- Certaines personnes n’identifient le burnout qu’au stade 12, quand tout lâche.
- D’autres sentent le basculement bien plus tôt, parfois dès les premiers signes de fatigue chronique, de cynisme ou de perte de sens.
Lorsqu’une personne dit : « Je suis en burnout », de quel stade parle-t-elle vraiment ? Et surtout : combien de temps a-t-elle ignoré ou subi les signes précédents ?
D’où l'importance de :
- Prévenir dès les premiers signaux, pas seulement « traiter » après l’effondrement ;
- Être entouré d’un environnement bienveillant, professionnel et personnel ;
- Et accompagné par un spécialiste formé à la reconnaissance fine de ces dynamiques invisibles.
Le vrai enjeu ? Créer des environnements où il devient acceptable d’écouter ce qui ne va pas, soutenable de lever le pied, et normal de demander de l’aide.